À propos des Pandora Papers

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Aux côtés de l’ICIJ et d’autres organisations internationales de journalisme de lutte contre la corruption, CENOZO a participé à la plus grande enquête jamais menée sur le monde offshore. Une enquête mondiale, dont la vague africaine révèle les secrets financiers des politiciens, des milliardaires et de l’élite du continent. Un système qui implique d’énormes pertes sur l’Afrique et ses populations déjà en proie de nombreuses crises.

Pendant près de 2 ans, des journalistes d’Afrique de l’Ouest, même du Centre, de l’Est et du Sud ont fouiné dans des millions de documents pour comprendre et révéler la dissimulation de richesses dans les paradis fiscaux du monde entier.

Des hommes d’affaires, des célébrités, des personnalités politiques

L’enquête de Pandora Papers est une initiative du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) -à laquelle CENOZO a été associée pour faire le lead en Afrique-, qui met à nu l’enchevêtrement mondial du pouvoir politique et de la finance offshore secrète.

Sur la base de la fuite de fichiers de paradis fiscaux, la plus importante de l’histoire, l’enquête révèle les accords secrets et les avoirs cachés de plus de 330 politiciens et hauts fonctionnaires dans plus de 90 pays et territoires, dont 35 dirigeants de pays.

Des ambassadeurs, des maires et des ministres, des conseillers présidentiels, des généraux et un gouverneur de banque centrale figurent dans les dossiers.

ICIJ a obtenu et partagé avec CENOZO plus de 11,9 millions de dossiers financiers, contenant 2,94 téraoctets d’informations confidentielles de 14 fournisseurs de services offshore. Ces entreprises qui créent et gèrent des sociétés écrans et des fiducies dans les paradis fiscaux du monde entier.

Les fichiers révèlent les avoirs offshore secrets de plus de 130 milliardaires de 45 pays, dont 46 oligarques russes. En 2021, selon Forbes, 100 des plus riches du monde détiennent une fortune collective de plus de 600 milliards de dollars. Les autres clients de ces fournisseurs de service offshore incluent des banquiers, des autorités politiques, des marchands d’armes, des criminels internationaux, des pop stars, des chefs d’espionnage et des géants du sport.

La plus grande collaboration journalistique de l’histoire

2 ans d’enquêtes, plus de 600 journalistes dans 117 pays et territoires à travers le monde. C’est la plus grande collaboration journalistique de l’histoire. En Afrique, CENOZO a coordonné et soutenu le travail d’une trentaine d’investigateurs dans une vingtaine de pays de l’Afrique de l’Ouest, à l’Est du continent, en passant par le Sud et le Centre.

Ces documents révélés dans cette enquête dénommée Pandora Papers couvrent plusieurs décennies, la plupart des entreprises écran étant créées entre 1996 et 2020. Ils comprennent des informations sur plus de 29 000 bénéficiaires effectifs, les propriétaires ultimes d’actifs offshore. C’est plus du double du nombre de propriétaires trouvés il y a cinq ans dans l’enquête des Panama Papers et des West Africa Leaks, qui était basée sur une fuite d’un seul cabinet d’avocats.

Posséder une société offshore est légal en soit, mais le secret qu’elle fournit peut couvrir des flux d’argent illicites, permettant la corruption, le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale, le financement du terrorisme et la traite des êtres humains et d’autres violations des droits humains, selon les experts. Les Pandora Papers offrent de nouvelles perspectives sur les scandales de corruption internationaux, y compris l’opération de corruption de grande envergure du géant brésilien Odebrecht S.A., le scandale du football international connu sous le nom de FIFAGate et le pillage présumé d’avoirs publics vénézuéliens.

Quid de l’Afrique ? 

Les pays pauvres sont touchés de manière disproportionnée par la dissimulation de richesses dans des paradis fiscaux, qui privent les Trésors publics de fonds pour financer les routes, les écoles et les hôpitaux. L’enquête de Pandora Papers révèle que les dirigeants internationaux qui pourraient lutter contre l’évasion fiscale à l’étranger ont eux-mêmes secrètement déplacé de l’argent et des actifs hors de la portée des autorités fiscales et répressives alors que leurs citoyens souffrent. Des dirigeants africains y sont pointés du doigt : le Premier ministre de Côte d’Ivoire, le Président du Kenya, le Président  du Gabon, des proches du palais présidentiel de Niamey et de Dakar, etc.

Le projet Pandora Papers est une collaboration qui s’appuie sur l’héritage des Panama et Paradise Papers, et le vieux mythe de la boîte de Pandore évoque toujours une vague de problèmes et de malheurs.

A travers cette enquête, il est démontré comment les États-Unis, en particulier, sont devenus une destination de plus en plus attrayante pour les richesses cachées, bien que l’Oncle Sam et ses alliés occidentaux condamnent les petits pays pour avoir autorisé les flux d’argent et d’actifs liés à la corruption et au crime.

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