Corruption

Selon le Forum économique mondial, chaque année, le monde gaspille 2 billions de dollars en corruption. C’est assez d’argent pour éradiquer la faim, éradiquer le paludisme, fournir une éducation de base à tous les enfants et combler le fossé de l’infrastructure mondiale.
La corruption a un coût. Partout au monde, la corruption nuit à l’efficacité des gouvernements à fournir des services publics essentiels. La corruption détruit le bien-être des populations, pour le bénéfice de quelques-uns seulement. L’Afrique de l’Ouest n’est pas une exception.
La corruption est un cycle vicieux. La corruption provoque une mauvaise gouvernance et un sous-développement et ça en est en même temps une conséquence. La corruption altère les normes sociales et comportementales. Un petit paiement pour ignorer des crimes ou pour allouer des contrats importants peut avoir des répercussions importantes sur la société dans des domaines clés comme la santé, l’éducation ou l’infrastructure, ainsi que la paix et la sécurité.
C’est un contexte complexe. Les entreprises privées qui suivent le bon chemin foncent souvent dans le mur de la corruption et de l’inaction, tandis que les fonctionnaires sont poussés par de mauvaises conditions salariales et des pressions internes pour succomber aux tentations d’intermédiaires corrompus.
Un récent rapport du groupe de haut niveau de l’Union africaine sur les flux financiers illicites et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) montre comment, alimenté par les paradis fiscaux, l’Afrique perd plus de 50 milliards de dollars chaque année à travers des flux financiers illicites, très souvent facilités par la corruption.
La Banque africaine de développement a établi dans un rapport antérieur que l’Afrique est un créancier net pour le monde, car toute l’aide publique au développement est inférieure à l’argent qui sort du continent. Les transferts illégaux en provenance des pays africains auraient triplé depuis 2001.
Très souvent des intermédiaires facilitent la grande corruption avec des constructions juridiques situées en dehors du continent africain dans des paradis fiscaux notoires. Pour démanteler cette infrastructure corrompue à travers le monde, il faut regarder de plus près les endroits où la richesse mal acquise est cachée ou transite avant d’être blanchie ailleurs au monde.
Liens:
- https://www.weforum.org/agenda/2017/01/we-waste-2-trillion-a-year-on-corruption-here-are-four-better-ways-to-spend-that-money/
- https://www.uneca.org/sites/default/files/PublicationFiles/iff_main_report_26feb_en.pdf
- http://www.gfintegrity.org/wp-content/uploads/2014/05/gfi_afdb_iffs_and_the_problem_of_net_resource_transfers_from_africa_1980-2009-highres.pdf
- http://www.unodc.org/unodc/en/corruption/index.html?ref=menuside
- http://www.unodc.org/westandcentralafrica/en/index.html
- https://www.unodc.org/documents/westandcentralafrica//Declaration_de_Saly_EN.pdf
- https://www.transparency.org/news/feature/what_is_grand_corruption_and_how_can_we_stop_it
- https://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2014/01/flipping-corruption-myth-201412094213280135.html