La Cellule Norbert Zongo pour le Journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) s’est associée au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et à des journalistes de près de 90 pays, dont près de 20 en Afrique, dans le cadre de la dernière enquête mondiale. Il s’agit de l’une des plus importantes enquêtes jamais réalisées en termes de nombre de journalistes africains.

L’enquête, appelée les FinCEN files, révèle des criminels, des politiciens et d’autres personnes qui font circuler de l’argent, souvent secrètement et illicitement, à travers le monde.

Les banques internationales à New York, en Europe et en Afrique ne savent pas toujours à qui elles transfèrent de l’argent. Elles ignorent souvent que les personnes et les entreprises impliquées sont soupçonnées de blanchiment d’argent, de corruption ou d’autres crimes.

Les résultats de ce projet révèlent les conséquences du pouvoir accordé aux banques dans la lutte contre le blanchiment d’argent, la kleptocratie, la criminalité et la terreur ; alors même que les banques tirent d’énormes profits de ces mêmes malfaiteurs qui pratiquent ces activités illicites.

CENOZO, dont la vision est de « promouvoir le journalisme d’investigation en matière de corruption, de mal gouvernance, de crime organisé et de violations des droits humains en Afrique de l’Ouest », a été le leader dans la partie africaine de l’enquête mondiale. Reconnaissant l’importance mondiale des  FinCEN files et dans le cadre de sa mission de soutien au journalisme d’investigation, CENOZO a étendu ses services aux journalistes en dehors de l’Afrique de l’Ouest. Elle a fourni un soutien éditorial, juridique et de recherche à des journalistes de toute l’Afrique. Cela a été possible grâce au soutien de Free Press Unlimited dont la vision se résume à cette vérité : « Les gens méritent de savoir ».

L’enquête sur les FinCEN Files repose en partie sur plus de 2 100 rapports d’activités suspectes (RAS) déposés par l’Unité de renseignement du Trésor américain et le Réseau de lutte contre la criminalité financière, connu sous le nom de FinCENBuzzFeed News a obtenu ces documents et les a partagés avec ICIJ, qui a rassemblé une équipe de journalistes pour regarder de très près.

Il est vrai qu’un rapport d’activités suspectes n’est pas une preuve d’actes répréhensibles ou de criminalité, mais il indique que les employés des banques avaient des inquiétudes au sujet des flux financiers (envoyés ou reçues).

Des journalistes dans 88 pays ont passé des mois à organiser et analyser les documents, à collecter d’autres matériaux obtenus auprès de sources, à lire des archives judiciaires et archivistiques et à interroger des centaines de personnes, y compris des combattants de la criminalité et des victimes de la criminalité.

En Afrique, cette collaboration a impliqué des journalistes du Sénégal, de la Gambie, du Libéria, du Ghana, du Togo, du Bénin, du Niger, du Nigeria, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Namibie, du Botswana, du Kenya, de la Tanzanie et du Cameroun, et ce sous le leadership de la CENOZO.